Une qualité des eaux distribuées globalement bonne

publié le 7 mars 2016 (modifié le 31 août 2017)

L’eau distribuée et destinée à la consommation humaine ne doit pas présenter de risques pour la santé. Elle doit respecter des exigences de qualité réglementaires. En Pays de la Loire, l’eau distribuée est globalement de bonne qualité.

  Un bilan 2015 satisfaisant

En Pays de la Loire plus de 10.000 prélèvements sont annuellement planifiés par l’Agence régionale de santé (ARS). 99% des prélèvements réalisés ont en effet respecté les exigences de qualité. Une synthèse bilan de la qualité de l’eau potable est adressée chaque année aux habitants avec la facture de consommation.

En 2015, près de 100% de l’eau distribuée est conforme du point de vue bactériologique (99,8% des analyses pour 98,7% de la population) et des teneurs en nitrates (99,9% de la population alimentée par une eau dont la concentration moyenne est inférieure à 50 mg/l).

92% de la population régionale est desservie par une eau avec des teneurs moyennes en nitrate inférieures à 25 mg/l (norme de qualité = 50mg/l. La situation est moins favorable en Mayenne, ce chiffre étant de 66% avec 4 unités de distribution confrontées à des dépassements de la norme de qualité (50mg/l) en 2015, sur des durées variables.

Cependant les résultats concernant les teneurs en pesticides ont été moins favorables ces dernières années, avec seulement 55 à 63% de la population desservie par une eau conforme à la limite de qualité en 2012 et 2013, puis une amélioration progressive des résultats en 2014 et 2015 avec respectivement 86% et 96% de la population alimentée par une eau conforme.

  Un produit anti-limace mis en cause

Les dépassements de la limite de qualité pesticides sont dus à la présence d’un produit anti-limace, le métaldéhyde, très employé en 2012 et 2013 en raison de pluies abondantes favorables à la prolifération des limaces et au transfert du métaldéhyde vers les cours d’eau. Ces dépassements de la limite réglementaire n’ont pas nécessité de restriction de la consommation dans la mesure où les concentrations observées sont restées très largement inférieures au seuil de toxicité défini par les instances sanitaires pour cette molécule (600 fois la limite réglementaire de 0,1 µg/l).

Des actions d’information ont été menées en direction de la profession agricole et des jardiniers amateurs afin de limiter et optimiser l’utilisation de ce produit.

  Deux herbicides en question

Dans le cadre du contrôle sanitaire de nouvelles molécules ont été détectées en 2016. Il s’agit de produits de dégradation de l’alachlore et du métolachlore. Elles sont recherchées depuis 2016 en Loire Atlantique, en Maine et Loire et en Sarthe.

L’alachlore et le métolachlore sont des herbicides utilisés pour le traitement du mais, du sorgho notamment. Ces deux molécules ne sont plus mises sur le marché depuis 2003 pour l’une et 2008 pour la seconde. Le métolachlore s’est vu substituer un composé proche, le S métolachlore.
 
Les résidus de dégradation de ces molécules ont été détectés dans les eaux de surface, mais aussi dans les eaux souterraines. Ils sont difficiles à éliminer dans les filières de production d’eau potable. Des traitements d’affinage sont indispensables mais ils peuvent toutefois s’avérer insuffisants et toutes les filières n’en sont pas équipées. Lorsque cela est techniquement possible, les captages les plus touchés sont mis à l’arrêt, ou des dilutions sont opérées par mélange d’eau d’une autre origine.

Au total, en 2016, dans les départements de la Loire-Atlantique, du Maine et Loire et de la Sarthe, le bilan est nettement plus contrasté que celui de 2015. Environ un tiers des stations de traitement d’eau potable ont été concernées par des dépassements de la norme de qualité.

  • Voir l’article Eau destinée à la consommation humaine sur le site de l’ARS

  Des sous-produits engendrés par le traitement des eaux

Pour être consommable, l’eau prélevée à des fins de consommation humaine nécessite, comme dans la plupart des régions, des traitements visant à éliminer les éventuels polluants et micro-organismes pathogènes, et à maintenir une bonne qualité depuis le site de production jusqu’au robinet du consommateur.

Ces traitements représentent des coûts importants pour les collectivités et donc au final pour les consommateurs. En outre, les procédés de traitement des eaux peuvent engendrer parfois la formation de sous-produits qui peuvent altérer la qualité gustative de l’eau et avoir des effets indirects sur la santé à long terme.

Une étude a été menée en 2013 et 2014 dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement (PRSE2) ; elle a permis d’élaborer des recommandations pour diminuer la formation des sous-produits de désinfection à l’intention des exploitants des unités de traitement d’eau potable

  Les résidus médicamenteux dans les eaux

Par ailleurs, le devenir au sein des filières de traitement de certaines substances, comme les substances médicamenteuses, et leurs impacts sont encore mal connus. Un plan national sur les résidus médicamenteux dans les eaux a été approuvé en mai 2011 afin de mieux évaluer et gérer ce risque.

  Le baromètre santé environnement 2014

Selon le baromètre santé environnement 2014, les ligériens sont majoritairement confiants dans la qualité de l’eau distribuée dans leur commune de résidence (64% estiment que l’eau du robinet présente un risque « plutôt faible » ou « quasi nul » pour la santé). Ils sont 80% à boire l’eau du robinet (exclusivement pour 38% des habitants, contre 28% en 2007 lors de l’enquête précédente).

Par contre, les Ligériens (et notamment les jeunes) continuent à penser, à tort, que l’eau distribuée peut présenter des risques pour la santé des nourrissons et des femmes enceintes.

  Voir aussi