Des agents chimiques : monoxyde de carbone, radon, amiante, plomb…

publié le 7 mars 2016 (modifié le 13 décembre 2018)

L’air à l’intérieur des maisons et des bâtiments est composé de l’air extérieur auquel peuvent s’ajouter des polluants d’origine chimiques liés aux matériaux et activités des occupants.

  L’intoxication au monoxyde de carbone

C’est le problème le plus aigu, car c’est première cause de mortalité par intoxication en France.

La présence de monoxyde de carbone dans l’air intérieur est généralement due au mauvais fonctionnement d’un appareil de combustion. En 2016 dans la région Pays de la Loire, 67 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone ont impliqué 164 personnes (57 épisodes en 2015). Aucun décès n’est survenu en 2016 (0 en 2015 et 1 en 2014).

  Le radon

Dans les régions où le sous-sol est constitué de formations géologiques anciennes, des émanations de radon (gaz radioactif naturel) peuvent s’accumuler dans les bâtiments lorsque la conception des interfaces avec le sol le laisse pénétrer et que les pratiques de ventilation permanente et d’aération sont insuffisantes.

L’Arrêté du 27 juin 2018 fixe la répartition des communes entre les trois zones à potentiel radon définies à l’article R.1333-29 du code de la santé publique. En Pays de la Loire, sont classées en zone 3, zone à potentiel radon significatif, près de 80% de communes de Loire atlantique, près de 50% des communes du Maine-et-Loire, près de 70% des communes de Mayenne, environ 10% des communes de Sarthe et 60% des communes de Vendée.

Dans ces zones, les établissements suivants doivent mesurer l’activité volumique en radon dans leur bâtiment avant le 1er juillet 2020 : les établissements d’enseignement, y compris les bâtiments d’internat, ceux d’accueil collectif d’enfants < 6 ans, les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux avec capacité d’hébergement, les établissements thermaux et les établissements pénitentiaires.

Le radon est classé cancérigène pour l’homme. Le nombre annuel de décès par cancer du poumon dû à l’exposition domestique au radon est estimé entre 1.200 et 2.900 en France. Cela représente entre 5% et 12% des décès par cancer du poumon en France, le risque étant fortement aggravé pour les fumeurs (effet synergique radon-tabac).

Le baromètre santé environnement 2014 montre que seulement 12% des ligériens s’estiment bien informés sur le radon et ses risques pour la santé. 58% n’en ont jamais entendu parler.

   Carte du potentiel radon des formations géologiques en France en 2010

 

Sources : IRSN, ASN, BD Route 500 IGN, BRGM 2003

 

  L’amiante

L’amiante, présente dans nombre de matériaux jusqu’à son interdiction en 1997, se trouve encore dans les bâtiments. Si certains matériaux font l’objet d’un suivi resserré (flocages, calorifugeage et faux plafonds), d’autres sont moins bien repérés (dalles vinyle, plaques ou canalisations en fibro-ciments, joints…).

Ces matériaux doivent faire l’objet d’une attention particulière lors de travaux pouvant entraîner leur dégradation (perçage, découpe…), au risque de contaminer l’environnement intérieur et d’exposer les travailleurs et occupants. Les maladies professionnelles constatées actuellement chez les travailleurs du bâtiment du second œuvre démontrent l’importance du problème (33% des maladies professionnelles liées à l’amiante dans la région surviennent chez les professionnels du bâtiment en 2009).

  Le plomb

Dans l’habitat, il existe deux causes possibles de contact avec le plomb, responsable du saturnisme (maladie pouvant aller jusqu’à des troubles irréversibles du système nerveux) : les peintures au plomb dans les logements construits avec leur interdiction en 1948 et l’eau qui se charge en plomb dans les canalisations constituées de ce métal. Les jeunes enfants sont plus particulièrement concernés pour des raisons physiologiques et comportementales.

5 cas de saturnisme infantile ont été enregistrés en 2013, l’exposition à des peintures au plomb ne représentant qu’une très faible part, derrière les cas d’enfants adoptés, intoxiqués dans leur pays d’origine ou d’enfants exposés du fait des professions à risque des parents (ferraillage des métaux). Depuis janvier 2013 il n’existe plus qu’à de très rares exceptions près, de branchements de canalisations d’eau potable en plomb. De plus, les caractéristiques de l’eau distribuée dans la région ne sont pas de nature à encourager le transfert du plomb des canalisations dans l’eau. Pour autant, du plomb peut persister dans des canalisations d’immeubles anciens (pauses jusque dans les années 1970).

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