L’étalement urbain continue de progresser

publié le 7 mars 2016 (modifié le 11 décembre 2017)

L’étalement urbain correspond à la croissance en surface au sol de l’emprise de l’espace urbanisé. Ce processus de transformation de l’espace diminue la densité des espaces bâtis. Dans le temps, la surface de terrain nécessaire à l’accueil d’une unité d’activité ou d’habitat augmente. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (EEA), il y a étalement urbain quand la surface urbanisée croît plus vite que l’augmentation de population.

  L’étalement urbain se poursuit, notamment en Mayenne

À partir des données Majic (mise à jour des informations cadastrales) et des populations légales fournies par l’Insee, la croissance des surfaces artificialisées entre 2009 et 2014 a été comparée à. celle de la population ligérienne En 5 ans, le phénomène d’étalement urbain est avéré : les surfaces artificialisées hors routes ont crû de 4,9% alors que la population des Pays de la Loire a crû de 4,3%. Le rapport du taux de croissance des surfaces artificialisées sur le taux de croissance de la population est supérieur à 1.

   Diagramme de la comparaison des taux de croissance des surfaces artificialisés et de la population en Pays de la Loire et ses départements entre 2009 et 2014

 

Ce résultat obtenu à l’échelle régionale cache de grandes disparités entre les départements.

  • En Loire-Atlantique, la croissance de la population est la plus élevée (6,4%), mais elle est supérieure de 2 points à celle des surfaces artificialisées. Le rapport des deux (taux de croissance des surfaces artificialisées sur taux de croissance de la population) est inférieur à 1, il n’y a donc pas d’étalement urbain.
  • En Vendée, les taux de croissance sont identiques (5,7%). Le rapport des deux est égal à 1, il n’y a donc pas d’étalement urbain.
  • En Mayenne, le rapport entre le taux de croissance des surfaces artificialisées hors routes (6,9%) et le taux de croissance de la population (0,7%) est particulièrement élevé (9,9). L’étalement urbain est important.
  • En Sarthe et en Maine-et-Loire, les rapports entre les deux taux de croissance sont plus importants que celui de la moyenne régionale (1,1), respectivement de 3,1 et 1,3. L’étalement urbain est significatif.

   L’étalement urbain est un phénomène qui touche fortement les villes moyennes et le rural

La forte progression de l’étalement urbain dans les villes de taille moyenne et les espaces ruraux, qu’ils soient ou non sous influence urbaine, devient préoccupante dans les trois départements non littoraux. En seulement 5 ans, on y enregistre des écarts entre le taux de croissance de la population et le taux de croissance de la surface urbanisée allant de 1 à 4 points.

   Diagramme de la mesure de la consommation d’espace par comparaison des taux croissance des surfaces artificialisées et de la population par nature de territoire en Pays de la Loire entre 2009 et 2014

 

Tous les grands pôles urbains ne sont toutefois pas épargnés par l’étalement urbain. De grandes disparités existent entre les principales agglomérations de la région.

Nantes, Saint-Nazaire et Le Mans enregistrent des taux de croissance de leur population supérieurs à ceux des surfaces artificialisées.

L’étalement urbain est, au contraire, très fort dans les trois autres grandes agglomérations de la région : Angers, Laval et La Roche-sur-Yon. La Roche-sur-Yon a ainsi augmenté ses surfaces artificialisées de près de 4,5% (contre 2,6% à Saint-Nazaire), alors que sa population n’a cru que de 1,8% (contre 4,5% à Saint-Nazaire). Les situations de Cholet et de Laval sont particulières puisqu’elles perdent de la population (taux de croissance négatif respectivement de -0,5% et -2,2%), tout en augmentant leurs surfaces artificialisées (respectivement 0,9% et 1,2%).

En banlieue et en périphérie des grands pôles urbains, l’étalement urbain n’est pas un phénomène avéré. Les surfaces artificialisées et les populations de ces territoires enregistrent des taux de croissance assez proches. Les proche banlieue du Mans et de Laval font cependant exception : les surfaces artificialisées y ont augmenté respectivement de 6,7% et 7,5%, contre seulement 2,7% et 3,9% pour la population.

Sur la bande littorale, l’étalement urbain n’y est pas un fait avéré, car les taux de croissance sont de même grandeur. Cependant, des surfaces y ont été artificialisées pour une population temporaire, non comptabilisée dans les chiffres du recensement.

En revanche, les communes en rétro-littoral sont généralement concernées par l’étalement urbain.

   Carte de l’étalement urbain entre 2009 et 2014

Sources : IGN Geofla, BDCarto, DGFip Majic, recensement INSEE

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