Des forêts peu nombreuses et morcelées

publié le 8 mars 2016 (modifié le 13 février 2018)

La part des forêts ligériennes s’est accrue durant la seconde moitié du XXe siècle, pour se stabiliser aujourd’hui en occupant 10,0% du territoire régional en 2014 selon la source Teruti-Lucas. La région des Pays de la Loire est la moins forestière de France métropolitaine.

Cette faible proportion de boisements s’accompagne d’un fort morcellement des propriétés. Les plus grands massifs se situent dans la Sarthe et le Maine-et-Loire, les boisements étant davantage diffus dans les trois autres départements. Il s’agit pour l’essentiel de forêts privées.

  Les forêts et la biodiversité

La faune et la flore associées à ces milieux sont relativement riches, tant en espèces ordinaires que protégées. Si les forêts de feuillus et mixtes, ainsi que les lisières, constituent les zones d’accueil les plus favorables à la faune, le maintien de la diversité des milieux naturels en forêt comme les landes et les mares forestières, ou les milieux dunaires sur le littoral, est un facteur favorable à la biodiversité en général. Toutefois, malgré la relative stabilité des écosystèmes forestiers, cette dernière subit en région une érosion progressive.

D’après les inventaires floristiques du Conservatoire botanique national de Brest, un tiers de la liste rouge régionale des plantes inféodées aux milieux forestiers sont en régression forte ou extrême, voire présumées disparues depuis 1980. La perspective d’un changement climatique constitue une nouvelle menace qui risque de modifier fortement la composition floristique actuelle des forêts.

Si les enjeux sur la forêt sont moindres que sur d’autres types d’espaces naturels en région, la faible surface des forêts et la préservation de leurs espèces inféodées imposent une prise en compte de la biodiversité dans la gestion de ces milieux.

  L’indice de biodiversité potentiel

Depuis 2011, le Centre régional de la propriété forestière Bretagne Pays de la Loire (CRPF), appuyé par le Conseil régional, fait la promotion de l’Indice de biodiversité potentielle pour inciter les sylviculteurs à une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les actes de gestion courante des forêts. Il s’agit d’un outil permettant d’appréhender les capacités d’accueil de la biodiversité forestière.

Il est constitué de 10 facteurs dont 7 sont en lien direct avec la gestion forestière et 3 concernent le contexte dans lequel se situe la forêt. Mis en œuvre dans le cadre de la rédaction des documents de gestion durable des forêts, il permet d’adapter la réalisation du programme de coupes et travaux dans le sens d’une amélioration des capacités d’accueil de la biodiversité en forêt. Ce sont principalement les Plans simples de gestion volontaires pour des surfaces de forêt comprises entre 10 et 25 hectares qui sont actuellement ciblés.

En complément de cet outil, la mise en place d’une plateforme d’information géographique sur les enjeux de préservation de la biodiversité et des paysages, et de leur transposition en termes d’adaptation des actes de gestion courante des forêts, est accessible sur le site du CRPF.

  • Voir la plateforme d’information géographique sur le site du CRPF

  Les documents de gestion durable des forêts

Les documents de gestion durable (DGD) des forêts peuvent répondre à l’enjeu de préservation de la biodiversité. Les propriétés forestières de plus de 25 hectares sont soumises à un plan simple de gestion obligatoire : 132 949 hectares de forêts en sont aujourd’hui dotés.

Les Plans simples de gestion volontaires et les autres types de document de gestion durable couvrent eux une surface d’environ 12 076 hectares. Les actions lancées dans la région pour inciter à la réalisation de documents volontaires de gestion durable sur les petites propriétés devraient permettre d’améliorer la gestion des milieux forestiers, pour répondre au double objectif de préservation de la biodiversité et de production de bois pour l’énergie et la construction.

95% des forêts publiques sont couvertes par un document d’aménagement en cours de validité, ces documents intégrant des actions de gestion ou de préservation de la biodiversité.

   Tableau de suivi des documents de gestion durable des forêts privées

Surface des forêts privées d’au moins 4 ha* (ha) Surface des forêts privées d’au moins 25 ha* (ha) Surface des forêts privées de 10 à moins de 25 ha* (ha) Surface des forêts privées de 4 à moins de 10 ha (ha)
216 491 140 901 38 566 37 024

* source : cadastre 2009

Surface des forêts privées d’au moins 4 ha dotée d’un DGD** en vigueur*** (ha) Surface des forêts privées d’au moins 25 ha dotée d’un PSG en vigueur*** (ha) Surface des forêts privées de 10 à moins de 25 ha dotée d’un PSG en vigueur*** (ha) Surface des forêts privées d’au moins 4 ha dotée d’un CBPS en vigueur*** (ha) Surface des forêts privées d’au moins 4 ha dotée d’un RTG en vigueur*** (ha)
143 857 132 949 5 777 5 275 1 024
66% 94% 15% 14% 3%

** source PSG/RTG/CBPS
*** source CRPF 01/01/2018

Les documents de gestion durable des forêts (PSG, CBPS, RTG) donnent une garantie (ou une présomption de garantie) de gestion durable aux propriétaires qui en suivent les recommandations. Ces documents, nécessaires pour une bonne gestion de son patrimoine forestier, sont exigés par les services de l’État lors du dépôt de demandes d’aides ou d’aménagements fiscaux.

  • Le Schéma Régional de Gestion Sylvicole (SRGS) est un document cadre régional pour les forêts privées.
  • Le Plan Simple de gestion (PSG) est un document spécifique à sa forêt. Le PSG est indispensable pour les forêts de plus de 25 ha.
  • Le Code de Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS) est un moyen simple de gérer les petites surfaces.
  • Le Règlement Type de gestion (RTG) est un outil définissant les modalités de gestion pour chaque grand type de peuplement. Le RTG s’adresse aux propriétaires ne rentrant pas dans le cadre d’une obligation de PSG et qui font gérer leur bois par un organisme de gestion (coopérative…) ou un expert.

La Certification forestière est un engagement fort de gestion durable, complémentaire aux documents de gestion.

  Voir aussi