Des espaces bocagers toujours en régression au profit d’espaces agricoles plus ouverts

publié le 8 mars 2016 (modifié le 22 mars 2017)

L’espace agricole représente environ 70% de la surface régionale (Teruti-Lucas, 2010). Il se répartit à peu près également entre cultures et prairies.

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Paysage de bocage en Mayenne, crédit photo J.L. Martin, DREAL Pays de la Loire

En Pays de la Loire, dans les zones traditionnellement vouées à l’élevage de bovins, les parcelles sont entourées de haies, talus et fossés, servant à la fois de clôtures, d’abris pour les animaux, et fournissant des ressources en bois de chauffage, piquets et autres. Les parcelles peuvent ainsi être partiellement ou entièrement entourées de haies, constituant des mailles de dimensions variables. Ce type de formation appelée bocage s’accompagne d’une forte part de prairies pâturées naturelles ou non.

Les paysages de bocage sont plus particulièrement présents en Loire-Atlantique, Vendée et Mayenne, et dans une moindre mesure en Maine-et-Loire. Dans la Sarthe, les paysages agricoles sont plus ouverts, mais la part des boisements y est aussi plus importante. Un inventaire cartographique des haies sur l’ensemble de la région, réalisé par la Fédération Régionale de la chasse et le Centre Permanent d’’Initiation à l’Environnement (CPIE) Loire et Mauges, apporte une image de la densité de haies à l’échelle régionale.

Les Pays de la Loire, la Bretagne et la Basse-Normandie sont les trois régions françaises comprenant la plus grande part de milieux bocagers, portant une forte responsabilité dans le maintien des continuités écologiques bocagères indentifiées par les orientations nationales de la trame verte et bleue.

Constitutifs de l’identité paysagère de la région, ils jouent aussi un rôle important pour la maintien de la biodiversité, en offrant des zones de refuge, de migration, d’alimentation et de reproduction pour la faune, d’autant plus que la part des boisements en région est faible. Ils contribuent aussi à la protection des sols et de l’eau en limitant la vitesse des ruissellements, piégeant les particules, favorisant l’infiltration des eaux de ruissellement et le développement de la faune auxiliaire contribuant à la réduction de la pression phytosanitaire. Ils constituent aussi une ressource énergétique ( voir la partie consacrée au développement de la filière bois-énergie).

Après la longue période de remembrements des années 1950 à 1990, la diminution du nombre d’exploitations et leur agrandissement ayant conduit à supprimer des milliers de kilomètres de haies, la diminution des surfaces bocagères s’est considérablement ralentie, sans pour autant disparaître. Ainsi entre 1992 et 2000, les surfaces de haies et arbres épars ont encore diminué de 13% (Teruti 2000). Sur cette même période, les prairies permanentes comme temporaires ont toutes subi des reculs significatifs (entre 15 et 40% suivant les types). Afin d’enrayer cette diminution, des opérations de plantations sont financées par les Conseils généraux (de 300 à 500 km par an au total) et des territoires ont mis en place des actions spécifiques pour la reconstitution de la trame bocagère. Toutefois, le maintien des bocages repose fortement sur celui de l’élevage (sur pâturage). Il est donc fortement dépendant de la dynamique de ce système de production dont le devenir est en grande partie lié aux orientations de la politique agricole commune.

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