Une bonne qualité écologique mais quelques points noirs et des pollutions diffuses

publié le 7 mars 2016 (modifié le 11 décembre 2017)

Les eaux littorales, regroupant les eaux de transition et les eaux côtières, entrent dans le champ d’application de la directive cadre sur l’eau (DCE) visant à l’atteinte du bon état écologique.

   Carte de l’état écologique des masses d’eaux côtières et de transition en 2013

 

Sources : Agence de l’eau Loire-Bretagne, données 2008-2013

  L’état écologique des eaux littorales

La qualité des eaux littorales est influencée par les flux émis directement en mer par les collectivités, les industriels et les équipements portuaires (rejets d’eaux usées et d’eaux pluviales, sites de carénage…), ainsi que par les flux des bassins versants. La présence de déchets peut aussi avoir des impacts (eau, biodiversité).

Le classement montre un état écologique inférieur au bon état pour trois masses d’eau côtières et une masse d’eau de transition :

  • La baie de Vilaine est le siège de blooms phytoplanctoniques fréquents depuis de nombreuses années responsables de son état jugé moyen en 2014.
  • Les peuplements de macroalgues intertidales de la baie de Bourgneuf affichent depuis 2013 un taux de recouvrement faible qui entraîne le classement en état moyen.
  • Dans la zone au nord des Sables d’Olonne, un problème en cours d’étude sur le peuplement de laminaires classe cette masse d’eau en état médiocre depuis 2012. Aucune des causes envisagées n’est liée aux questions de nutriments ou de nitrates.
  • Pour la masse d’eau de transition de la Loire, l’état moyen est lié aux peuplements de poissons, en lien avec les phénomènes de bouchon vaseux et d’anoxie régulière.

Un report pour l’atteinte du bon état écologique au-delà de 2015 a été accordé pour quatre masses d’eau (sur 16) :

  • Baie de Vilaine-côte (2027)-FRGC44 ;
  • Baie de Vilaine-large (2027)-FRGC45 ;
  • Nord Sables d’Olonne (2027) – FRGC50 ;
  • La Loire (2027) – FRGT28.

  Les marées vertes

Le développement du phytoplancton est favorisé par la situation confinée de la baie de Vilaine et les apports en nutriments provenant pour une large part de l’activité agricole et, dans une moindre mesure des rejets d’eaux usées (voir la page « Des amélioration significatives en matière d’assainissement domestique et de pollutions industrielles »). Certaines espèces de phytoplancton peuvent présenter une toxicité pour l’homme (via l’ingestion de coquillages) ou bien être à l’origine d’une mortalité dans les élevages conchylicoles lorsqu’elles sont abondantes dans l’eau.

Les apports de nutriments, et plus particulièrement de nitrate, favorisent le développement excessif d’algues vertes générant des échouages essentiellement sur les plages du nord Loire en Loire-Atlantique et sur les plages de l’Ile de Noirmoutier en Vendée. L’ampleur du phénomène en Pays de la Loire est assez marquée en terme d’étendue et de volume d’échouage, bien que moindre au regard de la situation rencontrée en Bretagne nord

Il convient de noter que les marées vertes en Pays de la Loire sont des marées à dominante du type "arrachage" (développement d’algues vertes fixées au niveau des hauts fonds rocheux et arrachage par les courants et vents) alors que celles rencontrées en Bretagne nord dans les baies sableuses sont du type "ulves dérivantes".

Dans le cadre du contrôle de surveillance de la directive cadre sur l’eau (DCE), l’Ifremer et l’Agence de l’eau financent chaque année un survol aérien de l’ensemble du littoral Loire-Bretagne. Celui-ci est réalisé par le centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA).

Sous pilotage de la DREAL des Pays de la Loire, une étude interrégionale de connaissance des marées vertes du littoral Atlantique sous-influence de la Loire et de la Vilaine a été restituée aux acteurs du littoral en 2015. Elle constitue un document de référence précisant les caractéristiques des marées vertes du secteur d’étude, permet d’affiner la connaissance des phénomènes affectant les sites d’échouages d’algues et teste différents scenarii de réduction des marées vertes.

Le SDAGE Loire-Bretagne (2016-2021) y fait référence dans sa disposition 10A-3 : réduire significativement l’eutrophisation des eaux côtières et de transition - programme de réduction des flux de nutriments provenant sur les sites de prolifération d’algues vertes sur platier.

  L’envasement et les pollutions chimiques

Les particules sédimentaires, provenant soit de la production primaire du milieu (dégradation de matières organiques telles que plantes aquatiques, animaux…), soit des apports fluviaux (particules en suspension issues notamment de l’érosion des sols, des rejets urbains…) ou marins, sont piégés et se déposent notamment dans les eaux calmes des ports. Elles génèrent à terme des difficultés pour la navigation par l’envasement des chenaux d’accès aux ports et aux mouillages. Ces dépôts créent également des contraintes pour la profession conchylicole (réduction des surfaces exploitables, pénibilité du travail).

De ce fait, le dragage des sédiments s’avère dans certaines zones une opération indispensable pour la pérennité des usages. Les opérations de dragage font l’objet d’études d’incidences préalables afin de définir, en fonction de la qualité des sédiments, du volume concerné et de l’environnement, les conditions de rejet en mer ou de retraitement à terre lorsque les sédiments sont de mauvaise qualité. Les sédiments extraits sont préalablement analysés pour évaluer les concentrations en contaminants chimiques, pour les comparer à des valeurs réglementaires (niveaux N1 et N2 de GEODE) et pour ainsi pouvoir définir leur devenir.

Des micropolluants chimiques provenant de rejets directs à la mer ou apportés par les bassins versants) peuvent aussi altérer la qualité des eaux et avoir des effets nocifs même à très faibles doses sur l’écosystème marin ou sur la santé du consommateur de produits de la mer. L’état chimique des masses d’eau littorales est évalué dans le cadre de la directive cadre sur l’eau (DCE) à partir du suivi effectué dans le cadre du réseau d’observation de la contamination chimique du littoral (ROCCH), coordonné par l’Ifremer. En estuaire de la Loire, l’état chimique n’est pas bon du fait de teneurs trop élevées en hydrocarbures. En ce qui concerne la santé publique, tous les sites de suivi de la région affichent des teneurs inférieures aux seuils sanitaires pour le plomb, le cadmium et le mercure pris en compte par la réglementation.

Le réseau national de surveillance de la qualité des principaux ports maritimes (REPOM), mis en œuvre par les directions départementales des territoires et de la mer (DDTM) sur l’ensemble du littoral français, vise à contrôler la qualité des sédiments portuaires. Ce dispositif a été intégré en 2015 au programme de surveillance de la directive cadre stratégie pour le milieu marin. Les résultats des suivis en Pays de la Loire témoignent, comme pour un certain nombre de ports du littoral français, de pollutions au zinc, cuivre et tributylétain (interdit depuis 1982) contenus dans les peintures antisalissure et anticorrosion utilisées pour les bateaux, et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) générés par l’utilisation et le transport de carburants.

Les ports les plus touchés sont ceux de la Turballe, du Croisic, de St-Nazaire, de l’Ile d’Yeu et des Sables d’Olonne. La connaissance de l’impact environnemental de chacun des ports de Vendée s’est aussi affinée par l’action « Ports propres » lancée par le Conseil départemental pour la réduction des déchets et rejets polluants dans les eaux.

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