Profil Environnemental des Pays de la Loire

Indicateur 2.1.2 : Étalement urbain

publié le 8 mars 2016 (modifié le 23 août 2017)

Diagramme de la comparaison des taux de croissance des surfaces artificialisés et de la population en Pays de la Loire et ses départements entre 2009 et 2014

 

À partir des données Majic (mise à jour des informations cadastrales) et des populations légales fournies par l’Insee, la croissance des surfaces artificialisées entre 2009 et 2014 a été comparée à. celle de la population ligérienne En 5 ans, le phénomène d’étalement urbain est avéré : les surfaces artificialisées hors routes ont crû de 4,9% alors que la population des Pays de la Loire a crû de 4,3%. Le rapport du taux de croissance des surfaces artificialisées sur le taux de croissance de la population est supérieur à 1.

Ce résultat obtenu à l’échelle régionale cache de grandes disparités entre les départements.

  • En Loire-Atlantique, la croissance de la population est la plus élevée (6,4%), mais elle est supérieure de 2 points à celle des surfaces artificialisées. Le rapport des deux (taux de croissance des surfaces artificialisées sur taux de croissance de la population) est inférieur à 1, il n’y a donc pas d’étalement urbain.
  • En Vendée, les taux de croissance sont identiques (5,7%). Le rapport des deux est égal à 1, il n’y a donc pas d’étalement urbain.
  • En Mayenne, le rapport entre le taux de croissance des surfaces artificialisées hors routes (6,9%) et le taux de croissance de la population (0,7%) est particulièrement élevé (9,9). L’étalement urbain est important.
  • En Sarthe et en Maine-et-Loire, les rapports entre les deux taux de croissance sont plus importants que celui de la moyenne régionale (1,1), respectivement de 3,1 et 1,3. L’étalement urbain est significatif.

Les départements les moins artificialisés rattrapent leur retard.

Diagramme de la mesure de la consommation d’espace par comparaison des taux croissance des surfaces artificialisées et de population par nature de territoire en Pays de la Loire entre 2009 et 2014

 

La forte progression de l’étalement urbain dans les villes de taille moyenne et les espaces ruraux, qu’ils soient ou non sous influence urbaine, devient préoccupante dans les trois départements non littoraux. En seulement 5 ans, on y enregistre des écarts entre le taux de croissance de la population et le taux de croissance de la surface urbanisée allant de 1 à 4 points.

Tous les grands pôles urbains ne sont toutefois pas épargnés par l’étalement urbain. De grandes disparités existent entre les principales agglomérations de la région.

Nantes, Saint-Nazaire et Le Mans enregistrent des taux de croissance de leur population supérieurs à ceux des surfaces artificialisées.

L’étalement urbain est, au contraire, très fort dans les trois autres grandes agglomérations de la région : Angers, Laval et La Roche-sur-Yon. La Roche-sur-Yon a ainsi augmenté ses surfaces artificialisées de près de 4,5 % (contre 2,6 % à Saint-Nazaire), alors que sa population n’a cru que de 1,8 % (contre 4,5 % à Saint-Nazaire). Les situations de Cholet et de Laval sont particulières puisqu’elles perdent de la population (taux de croissance négatif respectivement de -0,5 % et -2,2 %), tout en augmentant leurs surfaces artificialisées (respectivement 0,9 % et 1,2 %).

En banlieue et en périphérie des grands pôles urbains, l’étalement urbain n’est pas un phénomène avéré. Les surfaces artificialisées et les populations de ces territoires enregistrent des taux de croissance assez proches. Les proche banlieue du Mans et de Laval font cependant exception : les surfaces artificialisées y ont augmenté respectivement de 6,7 % et 7,5 %, contre seulement 2,7 % et 3,9 % pour la population.

Sur la bande littorale, l’étalement urbain n’y est pas un fait avéré, car les taux de croissance sont de même grandeur. Cependant, des surfaces y ont été artificialisées pour une population temporaire, non comptabilisée dans les chiffres du recensement.

En revanche, les communes en rétro-littoral sont généralement concernées par l’étalement urbain.

Carte de l’étalement urbain entre 2009 et 2014 en Pays de la Loire

 

Sources : IGN Geofla, BDCarto, DGFip Majic, recensement INSEE


La DREAL des Pays de la Loire a construit une typologie des territoires basée sur la dynamique d’étalement urbain en croisant le taux de croissance de la population et le taux de croissance de l’étalement urbain. La carte qui en découle révèle des territoires à enjeux bien différents de ceux que montrerait une carte de la simple croissance des surfaces artificialisées. L’enjeu est ainsi capital là où les surfaces artificialisées croissent plus vite que la population, c’est-à-dire dans les espaces ruraux, qu’ils soient ou non sous influence urbaine.

Définition de l’indicateur

L’étalement urbain correspond à la croissance en surface au sol de l’emprise de l’espace urbanisé. Ce processus de transformation de l’espace diminue la densité des espaces bâtis. Dans le temps, la surface de terrain nécessaire à l’accueil d’une unité d’activité ou d’habitat augmente.

L’indicateur d’étalement urbain a été conçu à partir de la définition d’étalement urbain faite par l’agence européenne de l’environnement (EEA) : il y a étalement urbain quand la surface urbanisée croît plus vite que la population.

Objectifs et valeurs de référence

La loi Engagement national pour l’environnement du 12 juillet 2010, suivie de la loi de Modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010, a encouragé l’analyse de la consommation des espaces naturels et agricoles.

L’efficacité de la consommation de nouveaux espaces s’exprime à travers l’indicateur d’étalement urbain. A-t-on artificialisé des espaces pour accueillir peu ou beaucoup de nouveaux habitants ? La Dreal des Pays de la Loire a conçu un indicateur de mesure, encore en phase de test, qui sera consolidé en au second trimestre 2017.

Sources de données et modalités de calcul

Origine et description des données source : l’indicateur d’étalement urbain a été calculé à partir de trois sources conjointes :

  • les fichiers fonciers Majic (mise à jour des informations cadastrales) de la direction générale des finances publiques (DG-Fip), pour obtenir les surfaces artificialisées cadastrées ;
  • la base de données topographiques, BD-Topo, de l’IGN, l’institut national de l’information géographique et forestière, pour calculer les surfaces de voiries non cadastrées ;
  • le recensement annuel de la population de l’Insee.

Fréquence  : tous les ans pour le recensement et les fichiers fonciers ; le volet « routes » de la BD-Topo n’a pas de fréquence de mise à jour précise et uniformisée pour les 5 départements de la région.

Limites et précautions

La fiabilité des résultats Majic devient correcte dès que les évolutions sont calculées sur une durée de 4 ans.

Par ailleurs, l’indicateur, construit à partir de Majic et de la BD-Topo, considère que les surfaces artificialisées pour la construction des routes restent stables dans le temps. En fait, la BD-Topo ne permet pas de comparer des millésimes entre eux et donc de mesurer les évolutions. Théoriquement, il faudrait inclure, dans le calcul des évolutions des surfaces artificialisées, les nouveaux espaces affectés aux routes mais, faute de disposer d’une source nous permettant de mesurer ces évolutions, nous avons conduit l’exercice en supposant que l’espace occupé par les routes était stable dans le temps. Le taux de croissance des surfaces artificialisées est ainsi minoré. Sans attendre la mise à jour de la BD-Topo, l’indicateur a été amélioré car rapporté, lorsque c’est pertinent, aux surfaces cadastrées communales (et non à la surface communale qui englobe le cadastré et le non-cadastré).

Appartenance à d’autres jeux d’indicateurs