La pollution de l’air responsable de certaines pathologies

publié le 7 mars 2016 (modifié le 13 décembre 2018)

En Pays de la Loire, la qualité de l’air est surveillée dans les principales agglomérations, autour des sites industriels importants et en milieu rural.

  La qualité de l’air en Pays de la Loire

Même si la plupart du temps les indices de qualité de l’air sont plutôt bons, le maintien de cette qualité reste un objectif, en particulier dans les zones urbaines à fort potentiel de développement.

En matière de qualité de l’air les risques ne sont pas exclusivement liés aux épisodes ponctuels de pollution mais aussi à des expositions chroniques dont les effets sont plus difficiles à quantifier. La pollution de l’air a un rôle dans le développement ou l’aggravation de nombreuses pathologies, plus particulièrement pour les populations sensibles (enfants, personnes âgées…) : asthme, allergies, insuffisances respiratoires, maladies cardiovasculaires, cancers… Elle est une cause d’augmentation de la morbidité voire de la mortalité prématurée. Des effets sont observables même pour de faibles niveaux de pollution.

Selon les résultats du baromètre santé environnement 2014, la pollution atmosphérique inquiète la population. Dans la région comme en France, 80% des habitants considèrent que la pollution de l’air extérieur présente un risque élevé pour la santé et ils sont 87% à avoir le sentiment que cette pollution s’aggrave. Un tiers des Ligériens disent avoir déjà ressenti des effets de cette pollution sur leur santé ou celle de leur entourage.

  Les pollens et les allergies respiratoires

Les pollens peuvent interagir avec les polluants atmosphériques, ces interactions aggravant la sensibilité immunologique aux pollens.

Un système innovant d’alerte des personnes allergiques sur les émissions de pollens se développe en Pays de la Loire. Des jardins de plantes allergisantes (pollinariums sentinelles) sont surveillés de très près pour informer les personnes sensibles dès les premières émissions de pollens afin qu’elles adaptent leur traitement.

Il est possible de s’inscrire à la lettre des alertes pollens pour la région de Nantes, Saint-Nazaire, Laval et d’Angers.

  L’impact sur la santé de la pollution atmosphérique

La qualité de l’air est le seul domaine où l’on dispose d’études épidémiologiques au niveau régional, pour des effets sanitaires à court et à long terme. Même si la qualité de l’air est globalement bonne en région, une étude de la Cire Pays de la Loire (Santé publique France) de 2016 évalue à 2530 le nombre de décès qui seraient évités chaque année si le niveau de pollution atmosphérique en Pays de la Loire était identique à celui des communes les moins polluées en France (pollution aux particules fines PM2,5 = 5µg/m3 – communes des massifs montagneux).

  • Voir la publication « Impact de l’exposition chronique à la pollution de l’air sur la mortalité en France : point sur la région Pays de la Loire » sur le site de Santé publique France

Par ailleurs, des études ont également menées à Angers, à Nantes ou au Mans montrent qu’une diminution de la pollution aurait un réel gain sanitaire pour la population, à l’instar de celles menées au niveau européen ou national.

Ainsi par exemple, l’impact sanitaire à court terme (c’est-à-dire le jour même ou le lendemain de l’exposition) de la pollution à Angers a été estimé à environ 33 décès anticipés par an tous âges confondus et 34 admissions hospitalières pour motifs respiratoires et cardio-vasculaires des personnes âgées de 65 ans et plus, et ce malgré une qualité de l’air ayant respecté globalement les objectifs réglementaires. Cette étude, basée sur des modèles de corrélation statistique européen, a montré qu’une réduction des niveaux de fond de la pollution, notamment particulaire, en agissant sur l’exposition chronique de la population permettrait des gains plus importants qu’en agissant sur les pics de pollutions : une diminution de 5 µg/m3 de la moyenne annuelle des PM10 (ce qui correspond à une réduction de la pollution en particules d’environ 1/3) permettrait d’éviter de l’ordre de 32 décès anticipés annuels.

  Les émissions d’origine industrielle

Concernant les rejets atmosphériques des industries, dans le cadre du premier Plan régional santé environnement 2005-2008 (PRSE1), des réductions importantes ont été obtenues pour les émissions de composés organiques volatils toxiques et d’oxydes d’azote. Des actions se sont poursuivies dans le cadre du plan 2010-2013 (PRSE2) pour les émissions de substances toxiques pour la santé. Ainsi, les émissions de composés organiques volatils toxiques ont été réduites de 68 % entre 2007 et 2013 (16 établissements concernés) et les émissions de dioxines ont été réduites de 97 % sur la même période (en particulier 3 établissements ont mis en œuvre un traitement spécifique pour réduire leurs émissions).

A titre d’exemples dans la Sarthe :

  • programme de suppression totale du trichloroéthylène (solvant cancérogène) et construction d’une nouvelle chaîne de dégraissage/peinture pour 2016 chez Radiateur industrie ;
  • réduction de 45% des émissions de dichlorométhane (solvant suspecté cancérogène) utilisé par BSN Medical à Vibraye pour fabriquer des bandes plâtrées pour le secteur médical et projet de recherche soutenu par l’ADEME pour substituer ce solvant par un procédé à l’eau.

  Le cas particulier des pressings émetteurs de perchloroéthylène

Environ la moitié des pressings utilise le perchloroéthylène (solvant classé comme cancérogène possible pour l’homme) pour le nettoyage à sec des vêtements, ce qui peut parfois générer des émanations de perchloréthylène chez les riverains. Afin d’organiser son retrait progressif dans les machines de nettoyage à sec, la réglementation a été modifiée en décembre 2012. Elle interdit en particulier l’implantation de nouvelles machines utilisant du perchloréthylène dans des locaux contigus à des centres commerciaux ou à des immeubles d’habitation et impose de changer les anciennes machines de manière progressive en fonction de leur âge.

Ainsi, les machines de plus de 15 ans devaient être retirées au 1er janvier 2015 et plus aucune machine avec du perchloréthylène ne pourra être utilisée dans des locaux contigus à des tiers à partir de 2022. En parallèle, le ministère en charge de l’environnement propose depuis 2013 un diagnostic gratuit aux habitants voisins des pressings qui le demandent. En 2015, pour informer plus de riverains de cette action, un tiers des riverains de pressings ont reçu un document d’information leur précisant les modalités pratiques pour en bénéficier.

  Voir aussi