Indicateur 3.2.6 Taux d’évolution de l’abondance des oiseaux communs (STOC) spécialistes des milieux forestiers

publié le 17 mai 2016 (modifié le 16 janvier 2017)


- 17% entre 2003 et 2013 pour 21 espèces prises en compte pour les espèces spécialistes des milieux forestiers en Pays de la Loire. Le pourcentage est le ratio Nombre d’individus / Nombre d’individus.

Dans le même temps, le taux d’évolution des espèces généralistes entre 2003 et 2013 pour les Pays de la Loire augmentait de 6%.

A l’échelle nationale, le déclin des oiseaux communs spécialistes a été en moyenne de l’ordre de 1% par an entre 1989 et 2013 (Observatoire National de la Biodiversité). Des tendances similaires sont observées dans les autres pays d’Europe dotés de réseaux d’observation (Eurostat).

Entre 1989 et 2015, au niveau nationale (France métropolitaine), on constate une diminution du taux d’évolution de -9% des espèces spécialistes des milieux agricoles, contre une augmentation de 23% pour les espèces généralistes.

  Carte de l’évolution de l’indice d’abondance des populations d’oiseaux communs des milieux forestiers de 2003 à 2013

  Carte de l’évolution de l’indice d’abondance des populations d’oiseaux communs généralistes de 2003 à 2013

  Définition de l’indicateur

Cet indicateur correspond à la moyenne des taux de variations des populations des espèces communes échantillonnées annuellement de manière standardisée visant des oiseaux nicheurs spécialistes des milieux agricoles en métropole.

  Objectifs et valeurs de référence

Un déclin de l’abondance des populations spécialistes est le signe d’une diminution de l’état de santé des écosystèmes. En effet, les oiseaux occupant des positions variées et plutôt élevées au sein des chaînes trophiques sont de bons indicateurs de la fonctionnalité des milieux.

Les espèces spécialistes d’un habitat ont des exigences écologiques plus strictes que les espèces généralistes et une gamme de conditions environnementales plus étroites. En cas de perturbations, ces espèces sont plus affectées que les espèces généralistes a priori plus tolérantes aux changements. Une diminution de l’abondance des espèces spécialistes est le reflet d’une perturbation des habitats, qualitative ou quantitative, concernant par exemple les ressources, le dérangement, ou la disponibilité en sites de nidification dans le cas des oiseaux.
Les niveaux atteints actuellement sont bas, sensiblement inférieurs à ceux de 1989. La situation actuelle est donc préoccupante.

Les espèces généralistes présentent quant à elles des effectifs en nette hausse ces dix dernières années. Ces tendances, si elles se confirment, pourraient illustrer un phénomène d’homogénéisation de la faune aviaire, les communautés d’oiseaux s’uniformisant vers des compositions d’espèces peu spécialisées, présentes dans tous les milieux. Les mêmes tendances sont observées en Europe.

Les variations d’abondance sont estimées pour chaque espèce puis une moyenne géométrique par groupe d’espèces est réalisée. L’année 2003 est utilisée comme année de référence (base 100).

  Sources et modalités de calculs

Origine et description des données source  :

Les données utilisées pour le présent indicateur proviennent de l’Observatoire national de la biodiversité.

Le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) est coordonné par le Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation (CESCO) du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Il a été initié en 1989 par le Centre de Recherche par le Baguage des Populations d‛Oiseaux (CRBPO). Il fait partie des programmes de sciences participatives que regroupe Vigie-Nature.

La collecte des données consiste en l’échantillonnage aléatoire stratifié d’oiseaux pendant leur nidification. Les données obtenues permettent d’évaluer les variations d’abondance dans le temps et dans l’espace des populations d’oiseaux échantillonnées en effectifs suffisants.

Les relevés sont réalisés par un réseau d’environ 1 000 observateurs professionnels et amateurs, et représentent en moyenne 856 carrés prospectés chaque année en France (depuis 2001). Les zones d’écoute sont largement réparties et abondamment échantillonnées dans le cadre du protocole de Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Échantillonnages Ponctuels Simples (EPS), qui exclue par nature les oiseaux communs nocturnes, par exemple.

Le protocole a été modifié en 2001 afin de gagner en représentativité. Depuis cette date, l’échantillonnage est « aléatoire stratifié » alors que le choix des sites était auparavant laissé à l’observateur.

Les pourcentages de variation sont obtenus à partir de l’équation de la droite de régression, qui passe le plus près possible de tous les points : % de variation = pente de la droite de régression * nombre d’intervalles entre années (entre 2003 et 2013, n=10).

Pour décliner la méthode à l’échelle régionale, un outil a été développé. Il permet de restreindre l’analyse aux espèces suffisamment communes, dans chaque région, pour que les modèles permettent une estimation fiable des tendances.

Fréquence  :
Au début de chaque année, le CRBPO met à jour les indicateurs STOC en y incorporant les données reçues concernant l’année écoulée mais aussi les données retardataires des années précédentes. Les indices d’abondance annuels de chaque espèce sont ré-estimés, et les indicateurs calculés avec ces nouvelles valeurs.

  Limites et précautions

Depuis 2001 et la mise en place du tirage aléatoire des sites suivis, les analyses des tendances des espèces incluent la prise en compte d’un effet apprentissage (concrètement, prise en compte des différences systématiques entre le premier relevé sur un site et les relevés suivants, liées à l’apprentissage de la méthode de suivi par l’observateur, ou des espèces présentes sur le site). Cet effet apprentissage ne peut être estimé de manière globale, car il a existé en 2001 et 2002 (année où beaucoup des observateurs étaient nouveaux), mais il est négligeable ensuite. A l’instar de ce qui est fait au niveau européen, et pour que les indicateurs français produits par le MNHN et ceux fournis par le consortium européen PECBM à EuroStat soient cohérents et similaires, il a été choisi de ne pas prendre en compte cet effet apprentissage restreint à deux années sur les 20 du suivi à long terme.

Pour chaque région, le jeu de données utilisé pour ajuster les modèles est un sous-ensemble du jeu de données national. Il comprend donc moins de données. Une méthode a donc été développée pour écarter, pour une région donnée, les espèces insuffisamment fréquentes pour autoriser un ajustement fiable. Cependant, les tendances estimées à l’échelle régionale ne peuvent pas être aussi précises que celles de l’échelle nationale.

  Appartenance à d’autres jeux d’indicateurs

  • Suivi du SRCE des Pays de la Loire