Des pratiques agricoles en évolution mais des marges de progrès encore significatives

publié le 7 mars 2016 (modifié le 14 novembre 2018)

Afin de lutter contre les pollutions diffuses, différents programmes règlementaires ou incitatifs visent à développer des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.


On peut citer :

  • l’application en zone vulnérable du programme issu de la Directive nitrates, avec des actions spécifiques dans les zones d’actions renforcées (ZAR) ;
  • mise aux normes de la plupart des bâtiments d’élevage concernés ;mesures agro-environnementales sur des aires d’alimentation de captages et bassins versants ciblés ;
  • le plan ECOPHYTO ;
  • plus récemment programmes mis en place dans le cadre des captages prioritaires Grenelle…

   Carte des zones d’action renforcée (ZAR) des Pays de la Loire en juin 2014

 

Sources : DREAL Pays de la Loire, ©IGN BDCARTO®

 

L’évolution des pratiques a aussi été favorisée par le principe d’éco-conditionnalité des aides de la PAC (réforme de 2006). On observe ainsi en Pays de la Loire, comme à l’échelle nationale, une diminution significative des quantités d’azote épandues depuis le début des années 2000.

Les enquêtes sur les pratiques culturales, dites enquêtes PK (MAA-SSP), appliquées à différentes productions végétales commencent à livrer leurs informations. Dix-sept cultures sont désormais enquêtées pour la région Pays de la Loire (quatre céréales à paille, maïs grain et fourrager, colza, tournesol, pois protéagineux, prairies, vigne, pomme de table et quatre légumes).

  • Voir Pratiques culturales sur le site de la DRAAF. Les principales données régionales obtenues y ont fait l’objet de publication.

Ces enquêtes sur les pratiques culturales (MAA-SSP) mettent en exergue l’évolution favorable des pratiques de fertilisation pour les cultures céréalières, industrielles et fourragères, et la viticulture. Mais il existe encore des marges de manœuvre à exploiter (meilleure répartition des apports organiques dans le temps et l’espace, renforcement de l’accompagnement des exploitants…).

L’utilisation des produits phytosanitaires a moins évolué, même si la prise de conscience émergente des enjeux de santé de l’utilisateur et si l’image du produit, peuvent constituer un levier pour l’avenir. Elle reste très dépendante des conditions climatiques de l’année considérée , en particulier pour les cultures pérennes, et du mode de production choisi. Ainsi, en viticulture, la pression parasitaire observée en 2013 s’est révélée forte, générant un nombre important d’interventions phytosanitaires, notamment fongicides.

Les premières enquêtes sur les pratiques culturales (MAAF-SSP) appliquées à ces productions commencent à livrer leurs informations.

À noter, le lancement de la version 2 du plan ECOPHYTO à l’échelle nationale suite au Grenelle de l’environnement. Il fixe un objectif de réduction de l’usage des produits phytosanitaires de 50% d’ici 2025, à travers deux leviers principaux :

  • l’émergence, par la recherche et le développement agricole, de nouveaux systèmes de production ;
  • la diffusion des pratiques économes en pesticides.

Ce plan a été décliné à l’échelle régionale, le suivi en étant assuré par un comité régional d’orientation et de suivi, copiloté par la DRAAF et la DREAL.

Enfin, le développement de l’agriculture biologique contribuera aussi à la diminution des pesticides. En 2017, les Pays de la Loire se positionnent au 4e rang des 13 régions métropolitaines françaises pour la part de surface bio rapportée à la surface agricole utilisée (SAU), soit 8,2%, cette part étant plus particulièrement élevée en Loire-Atlantique (15,1%) comparée aux quatre autres départements (de 4,4 à 8,7%). Près de 3.000 exploitations sont concernées (5e rang national).

Si la part la plus importante des pollutions diffuses a pour origine les filières agricoles, les gestionnaires d’infrastructures de transport, les collectivités et les particuliers contribuent aussi à l’apport de nutriments, polluants et pesticides. Des actions sont conduites par différents acteurs (Conseil régional, Conseils départementaux et autres collectivités locales) : gestion différenciée sur les réseaux routiers avec diminution des doses de pesticides voire arrêt de leur utilisation, sensibilisation… Le plan ECOPHYTO et sa déclinaison régionale comporte ainsi un volet spécifique en faveur de la réduction des usages non agricoles de produits phytosanitaires.

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