Des aménagements sources d’impacts directs sur la biodiversité, les paysages, les ressources en eau, les risques naturels et le stockage carbone

publié le 7 mars 2016 (modifié le 13 novembre 2018)

La consommation d’espace et l’artificialisation des sols qui en résulte ont des conséquences sur la biodiversité, les paysages, la ressource en eau, les risques d’inondation et le stockage carbone.

  Les habitats naturels

La consommation d’espace peut avoir pour conséquence directe la destruction d’habitats naturels. Même si la part des espaces naturels en Pays de la Loire est restée stable entre 2006 et 2015 (19,4 % selon la source Teruti-Lucas) et que.l’artificialisation s’est principalement faite aux dépens des terres agricoles, la part des espaces naturels et boisés des Pays de la Loire est plus faible que la moyenne française métropolitaine (39,5 %).

Toute consommation d’espaces naturels est d’autant plus préjudiciable à la biodiversité.

  La fragmentation du territoire

Certains aménagements sont un des principaux facteurs de fragmentation des écosystèmes, par la création de coupures parfois infranchissables (infrastructures de transport, front urbain…) au sein d’espaces naturels ou agricoles. En effet, ils réduisent les possibilités d’échanges entre les populations tant pour la faune que pour la flore mais aussi les aires de nourrissage…

  Les paysages

Ces évolutions peuvent conduire à une déstructuration ou une perte d’identité des paysages : modification profonde des entités paysagères, disparition des interfaces, fermeture des vues, etc..

  Les ressources en eau

L’artificialisation des sols, lorsqu’elle conduit à leur imperméabilisation, réduit la possibilité de recharge des eaux souterraines en limitant les possibilités d’infiltration.

En Pays de la Loire, une part importante de l’alimentation en eau potable est notamment assurée par les eaux souterraines (44 % en 2012 et 29 % en 2013), et la région couvre une partie de la nappe du Cénomanien inscrite au schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) comme réserve future stratégique à l’échelle du bassin pour l’alimentation en eau potable.

  Les risques naturels

L’artificialisation des terres lorsqu’elle conduit à leur imperméabilisation, peut aggraver le risque inondation par l’intensification des phénomènes de ruissellement, la diminution des zones d’expansion des crues et l’augmentation du nombre de personnes exposées. Si elle résulte d’un aménagement mal maîtrisé, elle peut accroître la concentration des populations dans les zones à risques mais attractives comme le littoral.

Les Pays de la Loire sont particulièrement vulnérables à ce phénomène naturel du fait de leur situation en aval du bassin de la Loire, de la densité de ses cours d’eau et de sa façade maritime présentant une forte densité de population.

L’ensemble du littoral de la région, caractérisé par une forte poldérisation et un important linéaire de plages naturelles meubles, est particulièrement exposé aux risques de submersion marine, comme l’a dramatiquement rappelé la tempête Xynthia de février 2010.

Les plans de préventions des risques (PPR), qui constituent des outils de maîtrise de l’urbanisme, contribuent également à améliorer la connaissance des aléas et des zones exposées aux risques d’inondations par débordements de cours d’eau ou par submersion marine. Le niveau des connaissances progresse aussi au travers de la mise en œuvre des programmes d’actions de prévention contre les inondations (PAPI) au sujet des aléas, des enjeux et des dommages liés aux inondations.

  Le stockage carbone

La reconstitution d’un stock de carbone organique dans le sol demande plusieurs décennies. Mieux vaut donc préserver les zones ayant les réserves les plus importantes et maîtriser l’artificialisation des sols. La préservation des stocks de carbone dans les sols et du rôle de puits de carbone de certains écosystèmes passe par la protection des milieux naturels et la conservation des prairies dans les systèmes d’élevage.

Selon BASEMIS® V5 de septembre 2018, l’utilisation des terres, leur changement et la forêt (UTCF) représente, en 2016, un puits de 2,1 Mt de CO2 en Pays de la Loire. Cette valeur résulte de l’addition d’un puits forestier de 3,6 Mt de CO2, diminué des émissions dues aux défrichements , aux changements d’occupation des sols et aux récoltes de bois de 1,5 Mt de CO2.

BASEMIS est un inventaire réalisé par Air Pays de la Loire, des productions et consommations d’énergie, émissions de polluants et de gaz à effet de serre à l’échelle des Pays de la Loire et de ses départements entre 2008 à 2016 en l’occurrence.

La croissance de la forêt ligérienne permet de conserver un important puits à l’échelle
régionale. Cependant, il est important de rester vigilant à l’importance des autres postes. Contrôler les émissions liées à la récolte de bois, au défrichement et aux changements d’utilisation des sols est un réel enjeu pour les collectivités.

   Tableau de l’utilisation des terres, de leur changement et de la forêt en Pays de la Loire de 2008 à 2016

année200820092010201120122013201420152016
UFT en Mt de CO2
(utilisation des terres, leur changement et la forêt)
-1,23 -1,84 -0,63 -1,57 -1,67 -1,51 -2,19 -2,47 -2,13

   Carte de la répartition spatiale pour l’année 2016


Ce sont les EPCI ayant la plus grande surface de forêt qui sont mis en évidence : plus la surface de forêt est importante et plus le puits de carbone le sera. La Sarthe et le Maine-et-Loire ont le plus grand nombre d’EPCI avec des absorptions importantes dans le secteur UTCF car il s’agit des départements ayant les plus grandes surfaces forestières de la région.

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